Un mois pour les âmes du purgatoire.
Quand octobre perd sa fin disons-nous, Toussaint est au lendemain. Le 1er novembre en effet, l’Eglise universelle célèbre au cours d’une même eucharistie le souvenir de tous les Saints connus ou inconnus dont souvent nous recevons les prénoms à notre baptême. Selon l’auteur Philippe Marie qui écrit dans Tribune Chrétienne, « dès le 4e siècle. L’Église syrienne consacrait déjà un jour à fêter tous les martyrs dont le nombre était devenu si grand qu’il rendait impossible toute commémoration individuelle ». Le Pape Boniface IV est celui qui au 7e siècle, « dans un effort pour christianiser les traditions païennes, a transformé un temple romain dédié à tous les dieux, le Panthéon, en une église consacrée à tous les saints ».
Ce jour 1er Novembre donc, nous célébrons la fête de tous ceux dont le livre de l’Apocalypse dit ceci : « Mais eux l’ont vaincu par le sang de l’Agneau et par la parole dont ils ont témoigné, car ils ont méprisé leur vie jusqu’à mourir ». C’est le souvenir dans l’admiration des hommes et des femmes comme nous qui ont cru en Jésus et qui toute leur vie, ont lutté contre les mêmes tentations que nous, qui ont sans doute eu à succomber mais qui ont toujours su renouveler leurs engagements à refuser le tentateur et à définitivement prendre la main du christ. C’est la fête de ceux qui sont connus mais aussi d’innombrables autres qui ont donné le même témoignage du Christ, qui ont rencontré toutes les humiliations à cause du Christ, qui ont expérimenté la méchanceté des hommes et qui ont refusé de céder à se venger. Octobre qui cède le pas au mois de novembre nous dispose donc à nous souvenir des personnes décédées et à le faire par nos prières. On pourrait appeler novembre alors, le mois de toutes les âmes. C’est le moment où nous, catholiques, nous souvenons et prions pour ceux qui sont morts. L’Église réserve ce mois à la prière en faveur des âmes du purgatoire. En offrant des prières et des messes pour les fidèles défunts et les âmes saintes du purgatoire, nous pouvons les aider dans leur voyage vers le ciel.
Selon le Catéchisme de l’Église catholique, les catholiques prient pour les morts afin de les aider à atteindre la vision béatifique de Dieu. Le catéchisme affirme également que ceux qui meurent dans la grâce de Dieu mais ne sont pas encore parfaitement purifiés subiront une purification au purgatoire afin d’atteindre la sainteté nécessaire pour entrer au paradis.
Le Catéchisme de l’Église catholique s’exprime également sur la prière pour les morts : « Tous ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais encore imparfaitement purifiés, sont certes assurés de leur salut éternel ; mais après la mort, ils subissent une purification, afin de parvenir à la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du Royaume. A partir de ce qu’enseigne le CEC, nous pouvons retenir que nous catholiques, nous prions pour les âmes du purgatoire pour plusieurs raisons, notamment parce que Dieu veut que nous priions pour les défunts afin de les aider. Nous croyons que les prières peuvent contribuer à raccourcir le temps que les âmes passent au purgatoire et les aider à entrer au paradis plus rapidement. Nous croyons qu’il y a une interconnexion de l’Église sur terre avec celle du ciel. L’Église est reliée aux personnes sur terre, au ciel et au purgatoire, ce qui permet aux gens d’intercéder les uns pour les autres. Dans cette prière nous voulons sanctifier l’Église. Par la prière et la souffrance, les croyants peuvent en effet, appliquer les mérites du Christ et des saints aux âmes du purgatoire. Prier pour les âmes du purgatoire est un acte de miséricorde et de don de soi, et est conforme à la règle d’or de l’Eglise qui enseigne également que les croyant qui sont en vie peuvent éprouver de la joie en aidant leurs frères et sœurs qui sont partis dans le Christ. C’est le même esprit qui anime l’Eglise au jour de la célébration des funérailles du défunt. Les prières de la liturgie funéraire en effet, expriment l’espoir que Dieu libère la personne décédée de tout fardeau de péché et lui prépare une place au paradis. Prier spécialement pour les âmes du purgatoire nous donne l’occasion de nous souvenir des personnes qui sont mortes, peut-être des êtres chers en particulier, mais aussi tous ceux qui nous ont précédés. Nous honorons leur mémoire, un peu comme si nous nous rendions sur la tombe d’un être cher. Cette prière pour les morts, comme le dit Kathleen Averybadcat « nous donne le temps de penser à autre chose qu’à nous-mêmes pour une fois, de réfléchir à la nature imparfaite des êtres humains et à la miséricorde de Dieu, d’imaginer le paradis, de nous rappeler notre propre mortalité et d’espérer que, lorsque notre heure viendra, quelqu’un fera de même pour nous ».
Il semble cependant comme le souligne le Père père Michael Najim , que de nombreux catholiques aient une mauvaise compréhension du purgatoire. Le Père explique qu’il a entendu parler « d’une personne qui s’est plainte d’une homélie de funérailles dans laquelle le prêtre avait mentionné l’importance de prier pour le défunt au cas où il serait au purgatoire et aurait besoin de prières. Certains membres de la famille et amis se sont offusqués de cette suggestion. En effet, ils croyaient sans l’ombre d’un doute que leur proche était au paradis et que le prêtre n’aurait donc pas dû mentionner le
Ce genre de raisonnement dit le Père, « découle de la croyance que le purgatoire est un endroit « mauvais » et que seules les « mauvaises » personnes y vont ; et si mon proche décédé était une « bonne » personne, alors il ou elle ne peut pas être au purgatoire mais plutôt au paradis. Mais voici la vérité : le purgatoire n’est pas un « mauvais » endroit pour les « mauvaises » personnes ».
« Le purgatoire poursuit le Père, est une grâce, et il n’est pas mauvais que nos proches décédés s’y trouvent. Que croyons-nous au sujet du purgatoire ? Il est toujours préférable de se tourner vers le Catéchisme pour obtenir une réponse. Le Catéchisme enseigne que : « Tous ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais encore imparfaitement purifiés, sont certes assurés de leur salut éternel ; mais après la mort, ils subissent une purification, afin d’atteindre la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. L’Eglise donne le nom de Purgatoire à cette purification finale des élus, qui est entièrement différente du châtiment des damnés » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1030-1031).
« Le matin, lorsque vous allumez votre chambre, vos yeux ne vous font-ils pas un peu mal ? Il leur faut un certain temps pour s’adapter. Ils ne sont pas prêts pour la lumière parce qu’ils ont été dans l’obscurité pendant des heures. Dieu est une lumière parfaite, pure et sainte. La plupart d’entre nous ne serons pas tout à fait prêts à le contempler ; le purgatoire est comme la période d’adaptation du matin. Nos yeux finissent par s’adapter à la lumière, non pas parce que la lumière a changé, mais parce que nos yeux se sont adaptés ».
Le purgatoire n’est pas éternel, et les âmes qui sont au purgatoire seront absolument au Ciel lorsqu’elles seront complètement purifiées. Comme le dit le Catéchisme, elles sont « assurées de leur salut éternel ». Ce que dit la parole de Dieu soutient bien l’enseignement de l’Eglise à ce propos. Rien d’impie ne peut entrer dans le royaume éternel de Dieu (Ap 21, 27). Nous le savons tous, il est rare qu’une personne meure dans un parfait état de sainteté, parfaitement purifiée de tout péché et de tout. Le purgatoire est donc ce lieu de purification finale où l’âme est préparée à entrer dans le bonheur éternel avec le Seigneur. Ils sont en route pour le Ciel, mais nous devons les aider par nos prières. Le purgatoire n’est pas un mauvais endroit pour les mauvaises personnes ; c’est l’endroit où nous sommes purifiés pour entrer dans le banquet éternel.